Bonjour à toutes et à tous,
Comment l’étude des archives éclaire la réalité historique.
Vendredi 28 avril, à 20h, Pierre Lo Vecchio, professeur d’Histoire au lycée de Rbeauvillé a levé le voile sur la dynamique des camps annexes des camps de concentration.
- L’introduction de l’exposé a permis de visualiser la répartition des camps de concentration souches et des camps annexes. Puis, à partir de documents d’archives présentant des quotas de prisonniers avec leur origine, leur affectation, P. Lo Vecchio a mis en valeur la gestion des camps de travail par l’administration allemande. Ainsi, A9 correspondait au camp annexe de Markirch Ste Marie aux Mines) installé dans les bâtiments de l’ancienne usine Dihl, actuel emplacement de la cité scolaire. En raison de l’afflux important de prisonniers, un deuxième site a été aménagé à proximité du tunnel. Le camp A10 était celui de Wesserling.
- Des éléments de nomenclature spécifique à cet épisode ont précisé les notions de camp souche et de camp annexe pour comprendre leur vocation et leur fonctionnement.
- Après cette entrée en matière très pédagogique, la dynamique du camp annexe de Ste Marie aux Mines a été exposée. Il s’agissait de comprendre les flux des prisonniers et leur intérêt. C’est toujours en analysant, comparant des listes de prisonniers avec leur origine et leur métier que P. Lo Vecchio a précisé la fonction du camp au moment de ces flux. Ainsi dans un premier temps, les prisonniers travaillant dans la construction venaient principalement du camp souche de Dachau près de Munich. Le lien avec la transformation du tunnel en usine apparaît clairement. Dans un deuxième temps, une analyse similaire mettait en évidence une arrivée de mécaniciens du camp d’Allach (camp de prisonniers dans un quartier de Munich), destinés à confectionner de l’armement dans le tunnel transformé.
- S’en est suivi un exposé sur les conditions de travail et de survie dans le camp : le temps de travail, les temps de pause, l’alimentation, l’hygiène, les relations avec l’extérieur, la gestion interne par les kapos, les évasions.La mort a également été évoquée. Elle pouvait survenir suite aux maladies favorisées par la malnutrition, à des assassinats perpétrés par des kapos ou à une condamnation après tentative d’évasion.
- Le retour des prisonniers dans les camps souches ( Natzweiler, Allach et Dachau), l’évacuation finale des prisonniers en octobre 44 et la démonstration d’un réel management des camps au sein d’un réseau sur l’ensemble du territoire allemand ont clôturé la conférence.
Un silence solennel, d’émotion avait saisi l’assemblée. Peu à peu, la prise de parole s’est faite pour poser des questions et pour apporter des témoignages d’anciens. Certains ont relaté des récits de familles, d’autres se sont souvenus d’avoir distribué du pain aux prisonniers qui défilaient dans la rue au retour du chantier. D’autres encore ont invité P. Lo Vecchio à visiter des vestiges en rapport avec les photos d’époque présentées dans sa projection et ont proposé de mettre des documents à sa disposition.
Autant d’informations que Pierre Lo Vecchio s’est empressé de collecter.
La soirée s’est achevée par des échanges autour d’un verre mais sera probablement réitérée pour répondre à des demandes. Une information à suivre.
Alain Florentz