Bonjour à toutes et à tous
Curiosité vivante,une fenêtre sur la biodiversité locale
par Gérard Freitag, Denis Masson et Alain Florentz
- Val Avenir vous propose sur son site (www.val-avenir.fr) et dans son local (60, rue Wilson à Ste Marie aux Mines) la mise en lumière d’espèces végétales et animales qui habitent nos milieux.
- Une fois par mois, sous la loupe du naturaliste et l’objectif du photographe, des plantes et des animaux sont présentés. Les deux observateurs vous emmènent au plus profond de la biologie de ces êtres vivants tant par les descriptions minutieuses que les agrandissements photographiques, vous permettant d’approcher un monde souvent inconnu. Par sa connaissance des biotopes et de leur écologie, G. Freitag vous dévoilera les relations que tissent ces êtres vivants entre eux mais aussi avec le sol.
Un moyen de mieux connaître la nature, de la respecter et de la protéger.Vous pourrez lire textes et photos en cliquant sur chaque document.
Le Millepertuis et la Vipérine : la splendeur ordinaire.
Il n’a rien à cacher et explique tout de manière généreuse et consciencieuse.
Il commence par attirer notre regard par sa floraison abondante, haute en couleur. C’est pour nous montrer qu’une fleur est d’abord un bouton, puis une fleur épanouie, puis une fleur qui constitue ses fruits. Si nous l’avions oublié, le Millepertuis – ici quelque peu agrandi – nous le rappellerait, car sur ses tiges fleuries tous les stades cohabitent.
Puis il nous fait savoir pourquoi il s’appelle Millepertuis , c’est à dire mille trous. Il y a plusieurs espèces du même nom. Mais celle-ci a voulu être tout à fait explicite. C’est le Millepertuis perforé. En observant les feuilles à contre-jour, on le comprend sans peine : elles semblent en effet criblées de perforations. Mais ce sont, en vérité, des inclusions transparentes d’huiles essentielles. On en distingue quelques-unes sur la photographie. Elles expliquent les propriétés médicinales de la plante en particulier ses vertus anti-dépressives.
Et le Millepertuis nous signifie enfin que si nous ne devions pas avoir compris ce qu’est une fleur, grâce à lui nous l’apprendrions. L’ensemble des pétales qu’on appelle corolle entoure l’appareil reproducteur : une gerbe d’étamines munies de leurs sacs polliniques et le pistil au centre. Le stigmate rouge à l’extrémité du style indique même le chemin conduisant à l’ovaire. Non, vraiment rien à cacher !
La Vipérine est plus secrète.
Ce n’est pas qu’elle se cache. Ses longues hampes constellées de bleu intense attirent même la vue. Mais on a malgré tout avec elle une impression de « ne me touchez pas ». À cause de son aspect général, des taches rouges lie-de-vin le long de sa tige, à cause du nom, on la soupçonnerait volontiers d’être un peu toxique. Et elle le serait en effet pour du bétail qui en consommerait trop.
Mais elle est bénéfique aux abeilles ! Elles y récoltent longtemps un nectar abondant. On le comprend sans peine. La plante est vigoureuse. Disposée le long de la tige principale et des tiges secondaires incurvées, la floraison dure. La corolle largement ouverte, les nectaires facilement accessibles invitent à la visite de récolte. Le bleu intense semble pour les quêteuses une signalétique d’appel.
Soyons sincères : on n’imaginait pas ça malgré tout au départ. Une sorte de chorégraphie tirée du rêve. Est-ce encore tout à fait végétal ? On comprend pourquoi la plante prenait à notre égard quelques précautions dissuasives et hirsutes. C’était sans doute un secret à garder. C’est quand même, avouons-le, une plante un peu fée …ou sorcière.
Bonne lecture et à bientôt.
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