Nous l’avions bien senti, en annonçant cette soirée, qu’elle suscitait autour de nous des interrogations mêlées d’une sorte de crainte diffuse: ah bon, c’est bien de faire ça, mais vous ne craignez pas que…
Premier constat: c’était l’affluence ce soir-là dans notre local, preuve que ce débat était nécessaire.
Second constat: cette soirée était probablement l’une des plus denses en interventions, questions, échanges de toutes les rencontres débats que nous organisons depuis bientôt trois ans. N’est-ce pas là la plus belle preuve que lorsqu’un sujet fait peur il faut le traiter de toute urgence?
Nous avions prévu de tirer au sort l’ordre d’intervention des représentants de chaque religion, mais, sur proposition d’Abdel Amari, les interventions se sont faites dans l’ordre d’ancienneté des religions.
C’est donc Astrid Ruff, porte parole de la religion d’Abraham -la religion juive – qui a pris la parole en premier lieu, suivie par le curé Burger, l’Eglise catholique étant historiquement la première religion chrétienne. Le pasteur protestant Amaury Charras a pris le relais, considérant que sa religion était une branche des religions chrétiennes.
Abdel Amari et Hasan Besli, respectivement responsables des mosquées maghrébines et turques de la ville, ont parlé de l’Islam en général et de la vie de leur religion à Sainte Marie aux Mines.
Quelles que soient les croyances ou les pratiques religieuses des uns et des autres, il est une évidence qui s’est imposée à tous les participants: il serait vain de s’intéresser à la vie dans la cité en occultant la réalité du phénomène religieux.