NOUVEAUTÉ SUR LE SITE DE VAL AVENIR: CURIOSITÉ VIVANTE, une fenêtre sur la biodiversité locale.

Curiosité vivante,

une fenêtre sur la biodiversité locale

par Gérard Freitag, Denis Masson et Alain Florentz

  • Val Avenir vous propose sur son site (www.val-avenir.fr) et dans son local (60, rue Wilson à Ste Marie aux Mines) la mise en lumière d’espèces végétales et animales qui habitent nos milieux.
  • Une fois par mois, sous la loupe du  naturaliste et l’objectif du photographe, des plantes et des animaux sont présentés. Les deux observateurs vous emmènent au plus profond de la biologie de ces êtres vivants tant par les descriptions minutieuses que les agrandissements photographiques, vous permettant d’approcher un monde souvent inconnu. Par sa connaissance des biotopes et de leur écologie, G. Freitag vous dévoilera les relations que tissent ces êtres vivants entre eux mais aussi avec le sol.

Un moyen de mieux connaître la nature, de la respecter et de la protéger.

Alain Florentz, président de Val Avenir

PREMIÈRE FENÊTRE (F1) du mois de mars est consacrée  au Saule marsault et au Cornouiller mâle.

(cliquez sur les photos pour les agrandir)

Curiosité vivante,

une fenêtre sur la biodiversité locale (F1):

Le Saule marsault

Le Saule marsault est un arbre qui prospère partout où on lui laisse sa place : en forêt, sur les lisières, au bord de l’eau, dans les friches, en plaine comme en altitude.Il a des potentiels de vie très adaptables. Et cette adaptabilité explique sans doute qu’il est aussi un arbre dioïque, développant des individus mâles et des individus femelles. Cela permet aux floraisons d’être décalées les unes par rapport aux autres selon les individus, même lorsqu’ils sont regroupés dans un même bouquet. La floraison a ainsi une durée globalement plus longue et des occasions plus nombreuses de profiter et du vent et des insectes pollinisateurs. C’est en tout cas le même principe que celui du houx où seuls les arbustes femelles portent des fruits.
Les abeilles les fréquentent intensément dès le premier printemps pour récolter un pollen indispensable en cette saison d’intense accroissement de leurs populations. Par la même occasion les fleurs femelles d’un arbre voisin, visitées elles aussi, s’en trouvent fertilisées.

Après un hiver frugal, certains oiseaux, la Gélinotte des bois, par exemple, là où elle subsiste, se nourrissent de ses chatons riches en protéine.

Le Saule marsault est trop souvent persécuté. Il prend de la place et son bois n’a que très peu d’emplois. C’est pourtant un arbre utile à la nature, bien méritoire et bien attachant.

Photo1. – Saule marsault – Chatons femelles verdâtres fortement agrandis. Ils sont déjà bien avancés. On distingue le renflement des ovaires en épis et le stigmate à l’extrémité qui a sans doute reçu déjà le grain de pollen fertilisateur.

Photo 2. – Saule marsault – Chatons mâles jaune poussin, fortement agrandis. Ils ont été mouillés par l’averse. Les sacs polliniques se trouvent au bout d’un long pédoncule ou restent encore resserrés dans les chatons les moins mâtures.

Photo 3. – Saule marsault

Le Cornouiller mâle

Son nom est trompeur. Cet arbrisseau des parcs et des jardins n’est pas plus mâle que femelle mais bien les deux à la fois et même de façon très intime. Il se situe à cet égard à l’opposé complet du saule marsault, dioïque. Non seulement les organes mâles et femelles se trouvent chez le  Cornouiller sur la même tige comme c’est le cas par exemple pour les hêtres, les chênes, les aulnes, les noisetiers ou les bouleaux mais bel et bien regroupés dans une même inflorescence. C’est le même principe que chez un cerisier, un pommier ou un poirier.

Les fleurs apparaissent très tôt en saison et bien avant les feuilles. Son port gracile et sa floraison élégante s’accordent fort justement à mars, le prometteur discret et primesautier. Les fruits issus de cette floraison  sont intensément rouges et oblongs et comportent un noyau.

Le Cornouiller mâle, contrairement au Cornouiller sanguin, n’est pas un arbre autochtone. Il nous vient d’Europe méridionale et centrale. Il a été importé dans les parcs. Ceux de notre ville en possèdent quelques-uns.

 

Photo 4. – Cornouiller mâle – Un rameau fleuri, grandeur réelle à peu près.

Photo 5. – Cornouiller mâle – Deux inflorescences, fortement agrandies. Une vingtaine de longs pédoncules au-dessus d’un involucre à quatre folioles composent une inflorescence en forme d’ombelle. Au bout de chaque pédoncule et au milieu d’une fleur à quatre pétales, on distingue un stigmate femelle volumineux entouré des sacs polliniques mâles un peu asymétriques. Certaines fleurs sont déjà fertilisées, les étamines sont tombées et l’ovaire est gonflé.

Photo 6. – Cornouiller mâle